Depuis la Marche mondiale des femmes en l'an 2000 (ça fait 6 ans !), le mouvement des femmes au Québec revendique une campagne nationale, sur 10 ans, pour sensibiliser la population à la violence faite aux femmes, informer les femmes et rayer ce fléau qui sévit encore, dans toutes les couches de la société.
Voici quelques-unes des revendications de la Marche mondiale des femmes au Québec, en lien avec la violence faite aux femmes :
« Nous demandons :
- une grande campagne d’éducation et de sensibilisation sur 10 ans, réalisée par les groupes féministes et financée par l’État, pour éliminer la violence faite aux femmes ;
- l’accès, gratuit et sans délai, pour toutes les femmes victimes de violence, à des ressources offrant de l’aide et des activités de prévention, de sensibilisation et de défense des droits ;
- un meilleur soutien financier des maisons d’hébergement en milieu autochtone pour les femmes victimes de violence ;
- la révision de l’ensemble des lois ayant trait à la violence faite aux femmes et de la mise en application de ces lois afin d’assurer aux femmes le respect de leur droit à l’égalité, la sécurité, la dignité et la protection de leur vie privée. »
Des marches ont eu lieu, des rencontres avec des premiers ministres, les ministres responsables de la condition féminine, des manifestations, des campagnes de lettres, des pétitions ... rien à faire jusqu'à présent, le politique fait presque la sourde oreille. Je dis presque, car le gouvernement du Québec a lancé une petite campagne de sensibilisation au printemps 2006, sur une période de temps bien limitée - un vidéo-clip diffusé à certains postes de télévision, mettant en scène un homme qui agresse une femme, chez eux. Je l'ai visionné uniquement sur des postes en français, aucun poste en anglais. Ce n'est pas suffisant ! Comme le disent les groupes de femmes jusqu'à ne plus en avoir le souffle, ça prend une campagne de longue haleine, à grand déploiement, multimédia et omniprésente, sur 10 ans, afin d'enrayer réellement les stéréotypes et les croyances qui font que certains hommes trouvent tout à fait correct de violenter une femme, et que certaines femmes "se laissent" se faire violenter car elles croient le mériter.
Nous avons réalisé des campagnes d'éducation publique qui ont porté fruit : la campagne pour le port de la ceinture de sécurité en auto, la campagne contre le tabac - les deux ont eu des résultats probants, après de nombreuses années d'éducation publique.
À quand une telle campagne pour contrer la violence et la misogynie dans notre société ?
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